Un pouvoir invisible

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La mafia émerge sur les ruines du « régime féodal », mais c'est avec la démocratie et le capitalisme qu'elle prospère. Elle s'enracine à Naples, en Sicile et en Calabre, grâce à des « pactes scélérats » avec une partie de l'élite politique et sociale, agissant comme un pouvoir invisible qui corrode insidieusement l'ordre social. L'ouvrage retrace l'histoire de ces sociétés secrètes et leur expansion en Europe, explorant leur berceau et les premiers acteurs impliqués : aristocrates véreux, notables sans scrupules, fermiers ambitieux et tueurs à la solde. Il examine les liens invisibles entre ces « sectes criminelles » et la démocratie naissante, tout en suivant leur conquête de l'Amérique. L'auteur met en lumière l'échec du fascisme à éradiquer cette plaie mafieuse, qui a su manipuler son pouvoir totalitaire. Avec la Guerre froide, les réseaux mafieux évoluent, parasitant l'économie libérale, marqués par l'explosion du trafic de drogue, l'essor des paradis fiscaux et les scandales immobiliers, où se mêlent criminels, politiciens et financiers. Après la chute du Mur, de nouvelles nébuleuses criminelles émergent en Europe, utilisant ce « modèle » pour conquérir de nouveaux territoires. Le phénomène mafieux, selon Jacques de Saint-Victor, n'est pas intrinsèquement lié à la démocratie ou au capitalisme, mais il exploite les faiblesses des deux.