Le mythe du grand silence

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Deux mythes ont longtemps influencé la perception des historiens contemporains sur la France : d'une part, l'idée que la majorité des Français aurait résisté, alors que la réalité, comme l'a montré Pierre Laborie, est que la Résistance était une minorité ; d'autre part, la croyance que la découverte du génocide des Juifs par les nazis n'est survenue qu'à partir des années 1980. François Azouvi démontre que dès la fin de la guerre, une réflexion sur le génocide a émergé, impliquant largement les catholiques et les protestants, une contribution souvent négligée. Les intellectuels ont été confrontés à la singularité de ce phénomène, et la culpabilité a été reconnue et exprimée, facilitant ainsi l'intégration de cet événement dans la conscience collective. En 1967, lors de la guerre des Six-Jours, l'opinion publique était déjà sensibilisée au drame des Juifs grâce à deux décennies de littérature, de films et de témoignages. Bien que les Français aient pu ignorer Vichy, ils n'ont jamais occulté l'extermination des Juifs. Azouvi présente ici la première étude systématique de tout ce qui a été écrit, publié ou produit en France sur le génocide depuis 1945.