Raymond E. Waydelich

Les liens qui unissent l’artiste Raymond-Émile Waydelich et Lydia Jacob sont indissolubles. On se s’étonnerait pas d’apprendre que la couturière n’a jamais vécu et qu’elle n’est qu’une chimère sortie de l’imagination de l’artiste alsacien. Pourtant Waydelich persiste et signe, affirmant qu’il a trouvé un manuscript de Lydia Jacob au marché aux puces de Strasbourg. Depuis 1974, il déroule le fi l de sa vie dans des boîtes-reliquaires, des documents et des objets trouvés. Né en 1938 à Strasbourg, Raymond E. Waydelich a étudié les arts appliqués à Paris après avoir suivi une formation d’ébéniste à Strasbourg. À la fois collectionneur, gardien de traditions et inventeur, il a toujours été fasciné par l’archéologie. Quoi de plus naturel à ses yeux que de faire le lien entre ces deux pôles! Imprégné de l’esprit de Marcel Duchamp et du pop art américain, il a créé l’archéologie du futur, enterrant des objets pour les conserver à l’intention de la postérité. Suivirent des entrées en scène remarquées à la Biennale de Venise et à la Documenta de Kassel. La Städtische Galerie Offenburg et le Kunstverein Offenburg- Mittelbaden organisent une grande rétrospective pour cet Alsacien qui s’est toujours joué des limites du cadre national. L’exposition se réclame d’un travail de près de 40 années, réunissant d’importants ensembles de l’artiste : boîtes-reliquaires, nouvelles gravures et ce qu’il appelle ‘Memory Paintings’, rehauts et ‘dépaysements’ d’oeuvres des maîtres anciens. Tous ces cycles de création témoignent du credo de Raymond E. Waydelich fondé sur l’importance de la fiction et la force de la narration.